1 100 vestiaires aux Restos : bien plus que des vêtements
On le sait peu mais, en plus d’être un pilier de l’aide alimentaire en France, Les Restos du Cœur proposent 1 100 vestiaires partout sur le territoire. De quoi aider plus de 100 000 personnes à se vêtir, mais pas seulement… Plusieurs centres dans l’Indre possède des vestiaires.
Un entrelacs de mains brasse des piles de vêtements entreposés sur une table. On se charrie au-dessus d’un pyjama ; on évalue une robe ; on s’échange un body pour enfant. « Au début, je dépannais les gens et puis ça a pris de l’ampleur », se souvient Martine, bénévole au centre Boy-Zelenski du 10e arrondissement de Paris.
Un besoin prioritaire pour un quart des personnes accueillies
Les vestiaires sont considérés comme un besoin prioritaire pour 26% des personnes accueillies. 90% des vestiaires ouvrent les jours de distribution alimentaire mais comme souvent aux Restos, une aide en cache une autre. Au-delà du simple fait de se vêtir et d’avoir chaud, les vestiaires engagent aussi des problématiques de lien, d’estime de soi, d’intégration scolaire ou de recherche d’emploi.
« Nous n’avons pas un stock énorme mais je fais en sorte que les personnes accueillies ne repartent pas les mains vides », fait valoir Clara, responsable du vestiaire au centre de Trappes.
Pour tous les jours et pour les grandes occasions
Aux Restos, un vestiaire sur deux est tenu par une toute petite équipe de bénévoles : 1 à 3 personnes chargées de réceptionner les dons, trier, voire laver et repriser les vêtements, avant de les mettre en rayon afin d’offrir le meilleur choix de vêtements possible aux personnes accueillies. En 2022/2023, l’activité a aidé plus de 100 000 personnes, le plus souvent des familles avec enfants, en quête de vêtements pour la vie de tous les jours.
Localement, les vestiaires s’adaptent aux besoins comme au centre Bédier, dans le 13e arrondissement de Paris. Le vestiaire bénéficie majoritairement aux personnes à la rue accueillies au Resto Chaud et propose vêtements épais, chaussures robustes et duvets pour les nuits froides. Ailleurs, des vestiaires itinérants, aménagés dans des camions, tendent à se déployer en zone rurale.
A Trappes, on sollicite parfois Clara pour des circonstances particulières :
Idem au centre Boy-Zelenski où les bénévoles portent une attention particulière aux vêtements appropriés pour toute recherche d’emploi et entretien d’embauche.
Quelques vêtements, beaucoup de convivialité
Les vestiaires sont aussi des lieux de rencontres. « Je suis seule, avec une petite retraite et j’aime venir aux Restos car je passe un moment agréable », glisse une personne accueillie dans un centre des Hauts-de-Seine. « Le vestiaire, c’est positif pour l’estime de soi. Je ne trouve pas toujours ce que je cherche parce que je mets des grandes tailles, mais je me dis que je trouverai la semaine prochaine !»
« C’est leur moment « shopping » ; cela leur fait du bien et contribue à revaloriser leur image », confirme une bénévole en région parisienne. Les vestiaires ménagent des moments d’échange et de convivialité entre les personnes accueillies et les équipes bénévoles. S’y nouent aussi des liens entre personnes accueillies : « Certaines mamans rapportent des vêtements qu’on leur a donnés pour leurs enfants, afin que d’autres en profitent », souligne Murielle, bénévole à Asnières. Derrière elle, Anne suspend de minuscules vêtements sur un tancarville au milieu de l’espace petite enfance : « 1 mois », « 6 mois », « 1 an » : « Un vêtement, ça n’est pas seulement un vêtement. C’est aussi du lien. C’est un intermédiaire entre la maman et son enfant. »
Des écoliers comme les autres
Les vêtements sont des marqueurs sociaux. Une tenue élégante permet de se sentir plus à l’aise dans les interactions sociales, et favorise la rencontre avec les autres. On se sent plus confiant et plus joyeux, notamment dans la cour d’école. « Je veille toujours à avoir ici des vêtements de qualité », sourit Martine en disposant de petits pulls en pile.
Aussi, plutôt que de jeter ou revendre les vêtements dont vous ne voulez plus, n’hésitez pas à contacter un centre des Restos proche de chez vous afin de vérifier qu’il dispose bien d’un vestiaire. Seule condition pour déposer des vêtements : que les habits soient propres, lavés et en bon état. Les besoins sont importants, notamment pour les femmes et les enfants, mais les centres manquent aussi de vêtements pour hommes, des grandes tailles, des vêtements chauds pour l’hiver et des chaussures, ainsi que de linge de maison. De la vaisselle et des jouets peuvent aussi être distribués.
1 100 centres Restos du Cœur proposent un vestiaire
2 500 bénévoles sont investis dans cette activité
108 033 personnes ont été accueillies dans les vestiaires en 2022/2023
70% des vestiaires ouvrent un jour par semaine
8 vestiaires sur 10 proposent du linge de maison en plus des vêtements
Près de la moitié des vestiaires distribuent vaisselle et petit matériel de cuisine
1 100 centres Restos du Cœur proposent un vestiaire
2 500 bénévoles sont investis dans cette activité
108 033 personnes ont été accueillies dans les vestiaires en 2022/2023
70% des vestiaires ouvrent un jour par semaine
8 vestiaires sur 10 proposent du linge de maison en plus des vêtements
Près de la moitié des vestiaires distribuent vaisselle et petit matériel de cuisine
Les bagages perdus font des heureux
96% des vêtements sont dits de « seconde main » et proviennent de dons spontanés de particuliers. Plus rarement les dons proviennent aussi de commerces locaux, et parfois même… d’aéroports. Comme au centre d’Alleray, à Paris – le plus important de la capitale – où les bagages perdus de l’aéroport Charles de Gaulle constituent l’essentiel du stock. « Une centaine de gros sacs viennent de Roissy tous les mois, après un passage à l’entrepôt du boulevard Ney », raconte Michèle, responsable du vestiaire. Il s’appuie sur une équipe de 13 ou 14 bénévoles pour trier et distribuer. Nous avons donné quelque 35 000 pièces en 2023, et déjà 33 000 cette année, souvent de très belle qualité. Nous faisons des distributions accompagnées, avec des fiches pour tout noter. Le nombre de vêtements donnés dépend des stocks, mais nous manquons de grandes tailles, de chaussures ou encore de manteaux pour l’hiver. »